Un vin sec, s’il vous plaît !

Hier, à l’heure de l’apéro, on se décide pour un verre d’apéritif dans un café de Crans-Montana. Ça tombe bien, la maison propose en vin ouvert une Petite arvine d’une cave régionale tout à fait respectable. On passe donc commande. Même si du point de vue strictement aromatique, le breuvage est parfaitement satisfaisant – des agrumes à foison – c’est la déception. Un vrai « sucraillon », qui doit bien avoir conservé 15 g/lt de sucre résiduel, un de ces vins tout juste bon à ne pas déboussoler un buveur de coca-cola.

Aujourd’hui, à l’heure de l’apéro, dans le cadre d’une manifestation, on nous propose un Johannisberg d’une cave de la région plutôt bien cotée. Je me réjouis donc de recevoir mon verre. Patatras. Le vin est certes honorablement typé – notes d’amande et de fruits à chair blanche – mais une fois de plus, il a gardé une sucrosité qui s’ajoutant au gras naturel du cépage, en fait un lourdeau que même une dose indésirable de carbonique ne parvient pas à équilibrer.

Ce soir, à l’heure de l’apéro, en attendant l’heure d’un rendez-vous, je vois qu’une Petite arvine est proposée en vin ouvert. Vu mes dernières expériences, j’hésite franchement à opter pour une bière. Mais ma témérité congénitale assortie d’une once de curiosité me pousse à commander ladite arvine. Grand bien m’en a pris. Le vin est vif, bien charpenté, dynamique. Les arômes d’agrumes et de fruits exotiques sont du plus bel effet, tout comme la salinité finale. Merci à Christophe Rey de Corin de m’avoir réconcilié avec le vin, le vrai, celui qui n’a pas besoin de cacher sa misère derrière une dose de sucre.

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About Paul Vetter

Journaliste professionnel, Paul Vetter a longtemps travaillé comme spécialiste vin et viticulture pour des médias valaisans. Ayant décidé de se consacrer à d'autres activités, il continue à suivre attentivement les vins du Valais et la politique vitivinicole menée dans le canton. Il vous rend en compte en toute liberté.

One Response to “Un vin sec, s’il vous plaît !”

  1. Paul Vetter | 15 janvier 2017 at 20 h 27 min #

    Commentaire de M. Michel Kropf

    Concerne: L’article sur les clients déçus à l’apéro à Montana par une Petite Arvine qu’ils attendaient sèche et qui était flétrie.

    Pendant encore combien d’années les producteurs/vendeurs de Petite Arvine vont-ils encore laisser perdurer cette confusion qui date de l’introduction de la Petite Arvine sèche voici plus de 20 ans.

    Pourquoi ne pas copier la solution des abeilles utilisée à Veytroz (qui est en Valais sauf erreur…) avec l’Amigne, à savoir :
    1 abeille : vin sec
    2 abeilles : vin mi-sec (légèrement doux)
    3 abeilles : vin doux

    Vu les prix dans les cafés, la serveuse pourrait au moins savoir ce qu’elle sert pour un apéritif …

    Quant à la bouteille que l’on vous offre, par une personne qui ne sait peut-être pas si la Petite Arvine achetée dans le commerce est sèche mi flétrie ou douce, c’est en la servant que vous saurez ce qu’elle était …

    En consultant les prix courants de certains producteurs, nombreux sont ceux qui ne mentionne pas clairement ou pas du tout, s’il s’agit d’un vin sec, mi-doux ou doux …

    Merci de votre réponse et bonne année.

    Michel Kropf (tél. 026 917 84 84)
    Impasse de la Buchille 29
    CH 1626 Romanens

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