En mode dégustation chez un encaveur. Et là, au détour d’un commentaire, d’une conversation qui divague, la question qui tue… Mais pourquoi parle-t-on si peu de l’Humagne blanche? Parmi les vins du Valais, les vrais, les autochtones ou les presque autochtones, l’Humagne blanc – ou Humagne blanche – est un peu le parent pauvre. Elle était pourtant présente en 1313, ce n’est pas rien. Et pourtant… Prenez les publicités de l’IVV. On y fait la promotion de la Syrah, ou du Johannisberg, de la Petite Arvine, du Cornalin, de l’humagne rouge et du Heida… et même du Fendant et de la Dôle. Mais pas trace de l’Humagne blanche. Mais oui, je viens de la décréter féminine. D’abord parce que, au masculin, c’est un vin aqueux. (C’est un jeu de mots à deux balles pour ceux qui n’auraient pas compris!) Mais surtout parce que je la trouve féminine, mais avec beaucoup de caractère. Les femmes comme je les aime, pour résumer.
Bon, la question est légitime. L’Humagne blanche, c’ est la subtilité faite vin. De la délicatesse, aussi. Et une touche plus virile, avec des notes de résine, une touche tannique en finale. Complexe et difficile à comprendre. Florale aussi. Bref! Les vins comme je les aime: pas bluffeurs pour un sou, mais d’une complexité qui vous fait perdre votre latin lorsque vous la dégustez. Elle se boit à l’apéro, remplace agréablement le chasselas en compagnie d’une raclette. Et même si on l’a décrétée pyrénéenne, où elle s’appelle Miousat, ce n’est qu’en Valais qu’elle est encore cultivée et honorée. Et chez des producteurs comme Hugues et Léonard Clavien, à l’Etat du Valais, chez Philippe Darioli ou chez Yvon Roduit, chez Mabillard-Fuchs, chez Nicolas Bagnoud ou chez Desfayes-Crettenand… et chez quelques autres encore que j’oublie à cet instant, l’Humagne blanche est grande. Goûtez-la et buvez-la. Et surtout parlez-en autour de vous. A ceux qui aiment le vin, bien sûr.
N’est-il pas plus simple pour ne pas dire facile de vanter les fruits de l’arvine ou du cornalin que la résine, la poix de l’Humagne Blanc(he)…
2010 est un millésime propice à ce cépage « oublié » mais dans la kyrielle de vignerons j’ajouterai mon coup de coeur de l’année: Jean-Daniel Favre qui décline l’Humagne Blanche en cuve et en barrique.
Sûrement plus simple, comme je le laisse entendre dans le texte. Mais il ne faut pas oublier, outre la résine, la finesse florale, les délicates notes fruitées aussi.
Pour Jean-Daniel, je souscris, mais je n’ai pas goûté très récemment. Et il y en a d’autres encore. Merci à celles et ceux qui nous les signalent.
Pour info, dans le numéro de mars 2012 de VINUM, il y a un dossier consacré à l’Humagne Blanche et à l’Ermitage suivi d’une dégustation présentant une centaine de vins de ces deux cépages. J’ajoute qu’il est paru dans la version française et allemande du magazine (à chaque fois une douzaine de pages).
Dans ce texte, certains acteurs sommeliers, restaurateurs, vignerons répondent à la question du faible enthousiasme suscité par l’Humagne Blanche.
Et pour ceux qui auraient raté la version papier, retrouvez le texte sur le site de l’auteur:
http://www.romanduvin.ch/index.php?IDcat=3&IDarticle=1874&IDcat3visible=1&langue=F
Avez vous dégusté l’Humagne blanche de la cave Ardévaz à Chamoson, c’est un vrai nectar
Non, malheureusement pas dégusté. Va falloir corriger cet impair! Cordialement. Paul
Salut Paul
Je consulte de temps à autre avec grand plaisir ton blog et ma curiosité a bien sûr été attirée par ce post sur l’Humagne Blanche. Pour être précis, je n’ai pas « décrété » qu’elle était d’origine pyrénéenne, j’ai apporté une série d’arguments qui parlent en faveur de cette hypothèse. Et concernant le nom Miousat, le conditionnel n’est pas de mise, elle s’appelle vraiment Miousat dans les Pyrénées, preuve ADN à l’appui.
Comme tu le dis si bien, cultivons l’Humagne Blanche et buvons-en! Par exemple, l’Humagne Blanche 2010 de la Cave du Rhodan est superbe!
Cordialement
José
Le Fendant vaudois, le Cornalin et l’Humagne rouge Val d’Aostains, l’Humagne blanche pyrénéenne, la Petite Arvine orpheline et Vouillamoz ? Heureusement le ridicule ne tue pas !