1982, une année mémorable, avec des vendanges extrêmement généreuse. 69 millions de litres en Valais. Avec dans toute la Suisse romande un problème de stockage des vins, les cuves existantes n’y suffisant plus. J’ai retrouvé dans le Nouvelliste du 20 novembre, ce texte relatant un communiqué de la Fédération vaudoise des vignerons… Assez cocasse!
« Les vignerons vaudois ont récolté cet automne (…) 57,6 millions de litres de moût dont 46,9 millions de litres de chasselas. C’est beaucoup. (…)
La technique de logement, la mise à disposition de récipients de tous calibres, la maîtrise des phénomènes de la fermentation ont permis aux producteurs et aux encaveurs de loger des millions (de litres) supplémentaires sans paniquer. Bien sûr, la vue des piscines fait jaser, mais on ne se rend pas compte qu’elles constituent, toutes précautions prises, un récipient plus propre et plus sain que ne l’était une bonne partie des vases du bon vieux temps quand bien même ceux d’aujourd’hui sont entretenus avec un soin jaloux. (…) »
En tant que Chef du département commercial de Provins à cette époque j’ai vécu aux premières lignes les années pléthoriques 1982 et 1983.
1982
Après 4 années considérées en ce temps là comme maigres soit env. 40 mios de litres, arrive comme une bénédiction l’année du siècle 1982 avec 69 Mios de l. du jamais vu … les spécialistes les plus optimistes avaient tablé sur des prévisions de récoltes de 60 mios.
Bien qu’elle ait déjà créé de grands soucis pour son encavage : wagons citernes, ports francs et piscines ! Cette vendange fut encore payée au prix fort de de 4,30 le kg de Fendant.
Le pire était encore à venir
1983
Alors que les spécialistes expérimentés disaient qu’on n’avait jamais vu 2 années records se succéder, 1983 fut la preuve du contraire. Après le record du siècle de 82 succéda le record absolu de 1983 avec 80 mios de litres. Provins à lui-seul encava plus de 20 mios de l. !… Là, les batteries de wagons-citernes de 60 000l. parqués dans toutes les gares Martigny, Sion, Sierre et même d’Orsières pour Orsat, les ports francs de Genève et de Bâle, les piscines ne suffirent plus. Il fallut faire de gros efforts d’imagination pour loger cette pléthore, Provins inaugura le nouveau réservoir d’eau potable de Veyras en y entreposant 2 millions de litres … on aurait pu boire du fendant au robinnet !!!
En 82-83 il n’y avait encore pas de quotas !
La récolte 83 fut payée 3.- le kg, ce qui engendra l’incompréhension des vignerons habitués aux prix confortables des années précédentes.
La fête était finie et pour longtemps, malgré les manifestations et les protestations sur la Planta.
Arthur Darbellay.